Troisième et Dernière Encyclopédie Théologique - Tome 06

Poursuivant l'enquête entamée dans le premier volume, le Dictionnaire d'économie charitable de M. Martin-Doisy développe ici de façon approfondie les institutions, pratiques et textes qui régissent l'assistance religieuse et publique. Ce deuxième tome, publié en 1855 dans la Troisième et Dernière Encyclopédie Théologique de l'abbé Migne, conjugue analyses historiques, réflexions théoriques et indications pratiques destinées aux gestionnaires d'œuvres et aux autorités responsables du secours aux pauvres.

L'auteur examine les structures de prise en charge : hôpitaux, hospices, asiles, sociétés de secours mutuels, confréries de charité, comités publics et bureaux d'assistance. Il propose des monographies détaillées sur des fondations célèbres, leurs statuts, leurs modes de financement et leurs règlements internes. Le recours aux archives, aux arrêtés et aux décisions administratives permet de reconstituer la chronologie et l'évolution des réponses institutionnelles aux maux sociaux.

Sur le plan théorique, Martin-Doisy poursuit la confrontation des doctrines païennes et chrétiennes, et approfondit les débats sur la responsabilité de l'État versus l'initiative privée. Il analyse les systèmes étrangers de prévoyance et de bienfaisance, fournissant des éléments de comparaison utiles pour penser des réformes ou adapter des pratiques locales.

La dimension pratique reste centrale : ce tome rassemble textes législatifs (édits, lois, ordonnances), circulaires administratives et modèles de règlement, présentés de manière synthétique et commentée. Des chapitres méthodologiques exposent les règles de gestion financière, les pratiques comptables, l'organisation des visites et contrôles, ainsi que les méthodes d'évaluation des besoins et de répartition des secours.

Une attention particulière est portée à la statistique sociale : Martin-Doisy montre comment recenser les indigents, mesurer l'efficacité des distributions et tirer des indicateurs utilisables pour la politique sociale. Des exemples chiffrés et des modèles d'enquête locale accompagnent les notices, signe d'une ambition pragmatique et moderne.

Le tome ne cache pas les difficultés pratiques et morales : détournements, fraudes, rivalités entre institutions publiques et privées, et tensions liées à la sécularisation progressive de certaines œuvres sont analysées et illustrées. L'auteur propose des pistes de réglementation et d'amélioration des contrôles, ainsi que des recommandations pour renforcer la coopération entre autorités, associations et œuvres religieuses.

Destiné aux administrateurs d'œuvres de bienfaisance, aux responsables ecclésiastiques, aux magistrats et aux étudiants, ce volume allie souci du détail documentaire et volonté de proposer des outils concrets pour l'organisation des secours. Les notices sont enrichies d'orientations bibliographiques et de références aux décisions jurisprudentielles pertinentes.

En somme, ce deuxième tome confirme la vocation du dictionnaire : être à la fois une mémoire des pratiques passées, une synthèse des doctrines et un manuel d'action pour améliorer l'économie charitable au service des plus démunis