La libre-pensée contemporaine

La libre-pensée contemporaine, publié au début du XXe siècle par l’Abbé Guillaume Canet, prêtre et théologien catholique, est une dissection critique des courants de pensée laïques et rationalistes qui dominent son époque. Ce livre, d’environ 800 pages, précédé par des lettres d’approbation de Mgr Perraud et Mgr Turinaz ainsi qu’une dédicace, s’attaque à la libre-pensée, perçue comme une menace pour la foi catholique. Structuré en deux parties, il combine analyse philosophique et apologétique pour défendre l’Église face à la sécularisation.

Dans l’introduction, l'abbé Canet pose le décor : la libre-pensée, en rejetant l’autorité religieuse, prétend libérer l’esprit humain mais conduit, selon lui, à l’erreur et au désordre moral. La première partie explore la nature de ce courant. L'auteur définit la libre-pensée comme un refus systématique de la révélation divine, s’appuyant sur des négations comme l’athéisme ou l’agnosticisme. Il en critique les fondements moraux, qu’il juge inconsistants, et les implications psychologiques, marquées par un orgueil intellectuel. Il conclut que, logiquement, la libre-pensée mène à un vide spirituel, incapable de répondre aux aspirations profondes de l’homme.

La deuxième partie passe en revue les formes principales de la libre-pensée. Canet commence par l’école critique, qui soumet la religion à une analyse rationaliste, puis examine l’athéisme idéaliste, qui remplace Dieu par des abstractions philosophiques. Il s’attaque à la « science libre », au positivisme d’Auguste Comte et au matérialisme, qu’il accuse de réduire l’homme à sa dimension physique. L’athéisme scientifique et la psychologie matérialiste sont critiqués pour leur déterminisme, niant le libre arbitre. L'Abbé Canet conteste aussi la morale indépendante, l’éducation laïque et les nouvelles conceptions du droit, qu’il voit comme des ruptures avec la tradition chrétienne. Il aborde la liberté de conscience et la séparation de l’Église et de l’État, en France notamment, comme des outils de marginalisation de la religion. Enfin, il défend la doctrine catholique sur la vie future et propose un retour à la foi comme seule voie vers une liberté véritable.

Dans sa conclusion générale, l'auteur affirme paradoxalement que « la liberté de penser n’existe nulle part plus pleinement qu’au sein de l’Église catholique », car seule la vérité révélée, selon lui, garantit une pensée libre des erreurs du rationalisme. Cet ouvrage, vif et combatif, s’adresse aux croyants cherchant à comprendre les courants modernes et aux intellectuels confrontés aux débats sur la foi et la raison. Avec une plume incisive, L'abbé Guillaume Canet offre une défense passionnée de la vision catholique face à un monde en pleine mutation.