La liberté de conscience
Abbé Guillaume Canet
Publié au début du XXe siècle, La liberté de conscience par l’Abbé Guillaume Canet, prêtre et théologien catholique, est une étude approfondie de la notion de liberté de conscience d’un point de vue catholique, en réponse aux défis posés par la modernité et la laïcité. Ce volume, d’environ 400 pages, structuré en quatre parties, explore les fondements, l’origine, l’histoire et la pratique contemporaine de la liberté de conscience, tout en défendant une vision conforme à la doctrine de l’Église.
Dans le prologue et l’introduction, l'abbé Canet pose la question de la légitimité de la liberté de conscience dans un contexte où la sécularisation, notamment en France, remet en question l’autorité religieuse. La première partie définit la liberté en général comme la capacité de choisir selon la raison, puis la liberté de conscience comme le droit de suivre sa conscience dans les choix religieux. L'Abbé Canet précise que cette liberté, bien que naturelle, doit s’exercer dans les limites de la vérité révélée par l’Église catholique.
La deuxième partie examine l’origine de la liberté de conscience. En tant que droit privé, elle découle de la nature humaine dotée de libre arbitre. En tant que droit public, elle trouve une source divine dans le respect de la conscience par Dieu, mais aussi une origine factuelle dans les pratiques sociales et juridiques. Canet insiste sur la nécessité d’un encadrement par l’Église pour éviter les dérives relativistes.
La troisième partie retrace l’histoire de la liberté de conscience. Dans l’Église catholique, l'abbé Canet décrit son évolution : l’ère des martyrs, où les chrétiens revendiquaient la liberté face à la période des Césars chrétiens, où le christianisme devient religion d’État ; le Moyen Âge, marqué par une société unie sous la foi ; et les temps modernes, où la liberté individuelle s’affirme. Il défend l’Église contre les accusations d’intolérance, notamment sur l’Inquisition, qu’il contextualise comme une réponse à des menaces doctrinales. Chez les sectes chrétiennes (schisme grec, schisme russe, protestantisme), il critique leur conception de la liberté, qu’il juge désordonnée. Enfin, il distingue la liberté de conscience catholique de la libre pensée, qu’il associe à l’athéisme et au rationalisme.
La quatrième partie aborde la pratique contemporaine. l'Auteur analyse les difficultés à garantir la liberté de conscience dans un monde dominé par le césarisme (pouvoir étatique) et le rationalisme. Il définit les obligations de l’État, qui doit respecter les droits de la conscience sans imposer une idéologie laïque. Il critique la séparation de l’Église et de l’État en France (loi de 1905) pour son anticléricalisme, tout en comparant avec le modèle américain, plus respectueux des religions. Il examine les systèmes de religion d’État, de concordats et de droit commun, plaidant pour un équilibre garantissant une liberté réelle. Enfin, il énonce les conditions d’une liberté de conscience effective : des lois justes, une éducation religieuse et une société respectueuse des valeurs chrétiennes.
En conclusion, L'abbé Canet défend une liberté de conscience ancrée dans la vérité catholique, rejetant les interprétations libérales ou laïques. Cet ouvrage, rigoureux et apologétique, s’adresse aux catholiques et aux penseurs confrontés aux défis de la modernité et de la laïcité.
A propos de l'auteur
L’abbé Guillaume Canet (XIXe siècle) est un prêtre et penseur catholique français. Spécialiste des questions sociales et religieuses, il s’est particulièrement intéressé à la question de la liberté de conscience et à son traitement dans les sociétés contemporaines. Son approche rigoureuse mêle philosophie, théologie morale et droit public.
Informations générales de l'ouvrage
Titre : La liberté de conscience
Auteur : Abbé Guillaume Canet
Nombre de pages : 467
Date de publication : Fin XIXe – début XXe siècle
Thèmes : Liberté, conscience, Église et État, laïcité, droit naturel, religion, politique
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Table des matières
Prologue – Comment se juge un concours
Introduction
Première partie – Fondement de la liberté de conscience
Chapitre I – De la liberté en général
Chapitre II – La liberté de conscience
Chapitre III – Nature de la liberté de conscience
Deuxième partie – Origine de la liberté de conscience
Chapitre I – Nature et origine de la liberté de conscience comme droit privé
Chapitre II – Origine de la liberté de conscience comme droit public§ I – Origine divine
§ II – Origine comme fait
Troisième partie – Histoire de la liberté de conscience
Chapitre I – Dans l’Église catholique
§ I – L’ère des martyrs
§ II – Les Césars chrétiens
§ III – Le Moyen Âge
§ IV – Temps modernes
§ V – Objection sur la domination temporelle de l’Église
§ VI – L’Inquisition
§ VII – Conclusion
Chapitre II – Chez les diverses sectes chrétiennes
§ I – Le schisme grec
§ II – Le schisme russe
§ III – Le protestantisme
§ IV – Conclusion
Chapitre III – Liberté de conscience et libre pensée
Quatrième partie – Pratique contemporaine
Chapitre I – Difficultés pratiques
Chapitre II – Césarisme et rationalisme
Chapitre III – Obligations de l’État
Chapitre IV – Séparation Église/État en France
Chapitre V – Séparation Église/État aux États-Unis
Chapitre VI – Religion d’État, Concordat, Droit commun
§ I – Religion d’État
§ II – Concordats
§ III – Droit commun
Chapitre VII – Nécessité d’une liberté réelle dans les mœurs et les lois
Chapitre VIII – Conditions pour une liberté de conscience effective
Chapitre IX – Conclusion générale
