Cas de conscience, les catholiques français et la République

Publié en 1906, Cas de conscience : les catholiques français et la République de l’Abbé Emmanuel Barbier, prêtre jésuite et figure de l’antilibéralisme catholique, examine les tensions entre les catholiques français et la République laïque, notamment après la loi de séparation de 1905. L'Abbé Barbier, connu pour sa lutte contre le modernisme, analyse les défis moraux et politiques auxquels les catholiques sont confrontés dans un contexte de sécularisation croissante.

L’auteur commence par retracer l’histoire des relations entre l’Église et l’État en France, depuis le Concordat de 1801 jusqu’à la rupture provoquée par la Troisième République. Il souligne les conflits récurrents entre l’autorité spirituelle de l’Église et les ambitions laïques de l’État, qui cherchent à marginaliser l’influence catholique. La loi de séparation de 1905, qui met fin au Concordat et instaure une laïcité stricte, est au cœur de l’analyse. L'Abbé Barbier critique ses conséquences, notamment la confiscation des biens ecclésiastiques et la restriction de l’influence de l’Église dans l’éducation et la vie publique, qu’il perçoit comme une attaque contre la foi.

L’ouvrage explore ensuite les dilemmes moraux des catholiques face à cette République anticléricale. Barbier pose la question de savoir si les fidèles peuvent, en conscience, soutenir un régime qui rejette les principes chrétiens. Il examine les tensions entre l’obéissance aux directives du pape Léon XIII, qui prônait le ralliement à la République, et les convictions de nombreux catholiques attachés à la monarchie ou à une vision traditionaliste. L’auteur s’interroge sur la compatibilité entre les valeurs catholiques et les principes républicains, notamment la laïcité, qu’il juge souvent hostile à la religion.