Jeanne d'Arc et les héroines juives

Dans ce panégyrique vibrant, prononcé à Orléans le 8 mai 1873, l’abbé Joseph Lémann rend hommage à Jeanne d’Arc en la rapprochant des grandes héroïnes d’Israël. Ce discours, d’une trentaine de pages seulement, constitue un condensé d’admiration spirituelle, de profondeur théologique et d’éloquence sacrée. L’auteur, issu d’une famille juive convertie au catholicisme, apporte un éclairage unique, mêlant lecture biblique, contemplation chrétienne et intuition historique.

Lémann s’attache à montrer que les vertus de la Pucelle — courage, obéissance, pureté et fidélité à la mission divine — trouvent leur écho dans les figures féminines de l’Ancien Testament : Débora, Judith, Esther. En établissant ce parallèle, il révèle l’inscription de Jeanne dans une continuité spirituelle qui traverse les siècles et relie l’histoire de France à l’histoire sainte.

Le texte, prononcé à l’occasion des fêtes commémoratives de la levée du siège d’Orléans, se veut autant un hommage qu’un appel : réapprendre à reconnaître, dans Jeanne d’Arc, la messagère de Dieu pour la France, et comprendre que sa mission s’inscrit dans un dessein providentiel. Sobriété, ferveur et puissance caractérisent ce discours, devenu un document précieux pour l’étude des interprétations catholiques de la figure johannique au XIXe siècle.