Erreurs et mensonges historiques - Tome 11
Charles Barthélemy

Ce onzième volume des Erreurs et mensonges historiques s’inscrit dans la continuité du grand projet de Charles Barthélemy : revisiter l’histoire à la lumière de la vérité et de la raison, en corrigeant les erreurs répétées par les écrivains et vulgarisateurs modernes. L’auteur, fidèle à son approche érudite, s’attache ici à démonter plusieurs fables et distorsions qui ont façonné l’opinion commune sur des figures ou événements célèbres.
L’ouvrage s’ouvre sur la célèbre formule attribuée à Louis XIV, « L’État, c’est moi ! », que Barthélemy replace dans son contexte pour montrer qu’elle ne fut jamais prononcée par le roi et qu’elle contredit même son sens de la monarchie chrétienne et tempérée. Il poursuit par une étude sur le chroniqueur Froissart, souvent accusé de partialité : l’auteur y met en lumière son honnêteté relative, mais aussi les limites de son témoignage.
L’analyse se déplace ensuite vers la Renaissance italienne avec un chapitre consacré à la mort de Raphaël, dont la légende sentimentale occulte la réalité médicale et spirituelle. Puis Barthélemy aborde le règne de Philippe II à travers un « roman historique » qu’il confronte aux sources authentiques, défendant le monarque espagnol contre les caricatures noircies de l’historiographie protestante.
L’un des chapitres les plus remarquables traite du procès d’Urbain Grandier, souvent invoqué pour dénoncer la superstition religieuse du XVIIe siècle. L’auteur rétablit ici la vérité sur cette affaire complexe, marquée par des influences politiques et psychologiques bien plus que religieuses. De même, il revient sur la légende selon laquelle le calife Omar aurait brûlé la bibliothèque d’Alexandrie — un récit sans fondement historique, né d’une hostilité anti-islamique et anti-chrétienne confuse.
Barthélemy s’attarde ensuite sur la « religion de Shakespeare », qu’il défend contre les interprétations rationalistes : loin d’être athée, le dramaturge anglais témoigne d’une foi chrétienne implicite et constante dans son œuvre. Le chapitre sur Voltaire, enfin, illustre toute la vigueur polémique de l’auteur : il démonte les falsifications historiques du philosophe, notamment dans ses récits de la Saint-Barthélemy et des croisades, soulignant les omissions volontaires et les jugements orientés.
L’ouvrage s’achève par un retour sur les Vêpres siciliennes, souvent interprétées comme une révolte patriotique spontanée : Barthélemy y voit une conspiration complexe mêlant politique et vengeance, bien loin de la légende romantique. À travers ces études variées, il confirme son rôle d’historien scrupuleux et de défenseur de la vérité, opposé à toute simplification idéologique.
A propos de l'auteur
Charles Barthélemy (1825-1888), membre de l’Académie de la Religion catholique de Rome, fut un historien et polémiste français attaché à la vérité historique et à la défense des valeurs chrétiennes dans l’interprétation du passé. Sa série monumentale Erreurs et mensonges historiques, publiée entre 1873 et 1880, constitue une vaste entreprise de rectification et de réhabilitation des faits et personnages injustement déformés par les historiens rationalistes ou anticléricaux du XIXe siècle.
Informations générales de l'ouvrage
Titre : Erreurs et mensonges historiques – Tome 11
Auteur : Charles Barthélemy
Édition : Ch. Bleriot, Éditeur
Date de publication : 1879
Nombre de pages : 276
Genre : Histoire, Apologétique
Autres livres
Table des matières
L'État, c'est moi !
Froissart est-il un historien partial ?
La mort de Raphaël
Un roman à propos de Philippe II
La vérité sur Urbain Grandier
Omar a-t-il fait brûler la bibliothèque d'Alexandrie ?
La religion de Shakespeare
Voltaire historien
Les Vêpres siciliennes