Erreurs et mensonges historiques - Tome 01

L’historien Charles Barthélemy, membre de l’Académie de la Religion Catholique de Rome, s’attaque dans ce premier tome à plusieurs des plus célèbres légendes noires de l’histoire chrétienne et française. Son ambition est claire : confronter les affirmations répétées par les manuels, les polémistes et les sceptiques avec les faits établis par les sources, et rendre à chaque événement son véritable visage.

En ouverture, il s’attarde sur la fameuse Papesse Jeanne, ce mythe médiéval qui fit couler tant d’encre et dont il démontre la fausseté historique à partir des chroniques et des registres pontificaux. Il poursuit par une étude documentée sur l’Inquisition, souvent caricaturée, en rappelant son rôle limité, son encadrement juridique, et les contextes politiques où elle fut exercée.

L’épisode de Galilée est examiné sans passion : Barthélemy montre, à la lumière des archives, que le savant ne fut jamais torturé ni martyrisé, et que son procès, loin d’être une simple opposition entre science et foi, releva de tensions intellectuelles plus complexes.

Les pages suivantes reviennent sur des sujets proprement français : les Rois fainéants, dont l’auteur réfute l’image paresseuse transmise par les chroniqueurs carolingiens ; puis Hugues Capet, présenté non comme un usurpateur, mais comme l’héritier légitime d’une dynastie affaiblie.

L’un des chapitres les plus forts concerne la Saint-Barthélemy. Barthélemy y rejette les exagérations partisanes et s’appuie sur les correspondances diplomatiques contemporaines pour en dégager les causes politiques et religieuses réelles, loin des récits outrés du XVIIIᵉ siècle.

L’ouvrage se clôt sur des questions plus anecdotiques mais révélatrices : l’énigme de l’Homme au masque de fer, les erreurs du Père Loriquet dans son manuel d’histoire, ou encore la curieuse accusation portée contre l’évêque Virgile au sujet des « Antipodes ».

À travers ce volume, Barthélemy entend montrer que l’histoire, lorsqu’elle est lue sans esprit de parti, redonne souvent raison à l’Église et aux vérités méconnues de la tradition chrétienne. Sa méthode, fondée sur la vérification patiente des sources, anticipe déjà la rigueur de l’historiographie moderne.

Erreurs et mensonges historiques demeure ainsi une référence précieuse pour tous ceux qui s’intéressent aux débats historiques du XIXᵉ siècle et à la défense de la vérité contre les préjugés de l’anticléricalisme.