Histoire générale de l’église - Tome 33

Ce trente-troisième volume de l’Histoire Générale de l’Église prolonge la grande fresque de Mgr Darras en abordant les années décisives qui mènent la chrétienté du premier XVIe siècle au mouvement de la Contre-Réforme. L’ouvrage s’ouvre sur le pontificat de Clément VII, pape d’une époque troublée par la rivalité entre François Ier et Charles-Quint. Darras analyse le rôle politique et spirituel du pontife face aux conflits dynastiques, à l’émergence du luthéranisme et à l’éclosion du protestantisme en Suisse. Il met en relief les causes structurelles du schisme : critiques doctrinales, abus ecclésiaux, et mutations politiques européennes.

Le tome examine ensuite les origines du schisme anglican — l’imbroglio dynastique et parlementaire qui conduit au ralliement de l’Église d’Angleterre à la cause royale — et montre comment cet événement, apparenté à une crise politique, a des conséquences théologiques et pastorales durables. L’itinéraire de saints et réformateurs (comme Gaétan de Thiène) et d’hommes d’action est suivi pour replacer les événements dans la vie concrète de l’Église.

La seconde grande partie du volume est consacrée au pontificat de Paul III, cardinal Farnèse, qui joue un rôle clé dans l’organisation de la réponse catholique. Darras décrit l’élection du pape, ses choix diplomatiques entre François Ier et Charles-Quint, et surtout sa politique ecclésiastique : convocation de conciles, lutte contre les hérésies, et encouragement des réformes intérieures. C’est sous Paul III que commencent les grandes initiatives de la Contre-Réforme : enquêtes doctrinales, premières mesures contre les mouvements hétérodoxes, et préparation d’actions éducatives et missionnaires.

Le volume consacre de larges développements aux mouvements protestants contemporains — Luther en Allemagne, Calvin en Suisse — et à leurs ramifications dans les pays du Nord. Darras expose les doctrines majeures (justification par la foi, primauté des Écritures) et retrace la diffusion géographique et sociale du protestantisme. Il aborde aussi le socinianisme et les idées qui, parfois marginales, annoncent des remises en cause théologiques plus profondes.

L’ouvrage s’attarde sur la figure d’Ignace de Loyola et la fondation de la Compagnie de Jésus, posant la naissance de cet ordre comme une pierre angulaire de la rénovation catholique : spiritualité, pédagogie, missions et soutien au système pastoral. Darras montre comment la Compagnie devient un outil majeur pour l’Église dans les domaines de la formation du clergé, de la prédication et de l’apostolat intellectuel.

Enfin, le Tome 33 replace ces épisodes dans le grand courant culturel de la Renaissance : humanisme chrétien, arts, imprimerie — tout concourt à transformer la mentalité européenne et à rendre l’affrontement religieux plus profond et plus durable. Cette synthèse approfondie est à la fois chronologique et thématique ; elle fournit au lecteur une vision claire des tensions entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel, et prépare les suites de l’histoire : la première moitié du concile de Trente et la structuration des réponses catholiques.

Texte long — Points notables abordés : rivalités franco-habsbourg, expansion du luthéranisme et ses variantes, diffusion du calvinisme, début du schisme anglican, création de la Compagnie de Jésus, premières réponses institutionnelles de la papauté et prémices de la Contre-Réforme..