Histoire universelle de l'église catholique - Tome 08

Le huitième tome de l’Histoire universelle de l’Église catholique de l’Abbé René-François Rohrbacher s’étend de l’an 430 à 519. C’est une époque charnière où, au milieu des ruines de l’Empire romain, surgissent les premières nations chrétiennes. L’Église, seule institution intacte, devient le principe d’ordre, de paix et de civilisation au sein du chaos des invasions.

Le Livre Trente-Neuvième relate la lutte doctrinale contre Nestorius et la défense de la foi en l’Incarnation au Concile d’Éphèse (431). Rohrbacher y exalte le rôle du pape Célestin et du Siège apostolique dans la définition de la vérité dogmatique. L’Église se montre une fois encore gardienne de la foi et garante de l’unité chrétienne face aux erreurs orientales.

Le Livre Quarantième poursuit cette défense avec la controverse d’Eutychès et le Concile de Chalcédoine (451). Le pape saint Léon, par son fameux Tome à Flavien, fixe avec autorité la doctrine catholique de l’Incarnation et confond l’hérésie monophysite. En parallèle, la figure d’Attila, "le fléau de Dieu", illustre la justice divine frappant les royaumes impies, tandis que Rome chrétienne demeure debout.

Dans le Livre Quarante-Unième, Rohrbacher décrit la chute de l’Empire romain d’Occident en 476. Lorsque les structures politiques s’effondrent, l’Église subsiste comme unique société vivante. Elle conserve la science, le droit, la foi et l’espérance, devenant le cœur du monde nouveau. Le christianisme prend le relais de la romanité déchue.

Le Livre Quarante-Deuxième transporte le lecteur dans les luttes dramatiques de la fin du Ve siècle : guerres des Hérules et des Ostrogoths en Italie, persécutions vandales en Afrique, schismes des Grecs et conflits religieux en Orient. Pourtant, au sein des Gaules, l’Église enfante une nation chrétienne : la France. La conversion de Clovis, roi des Francs, scelle la naissance du premier royaume catholique, pivot de la chrétienté occidentale.

Enfin, le Livre Quarante-Troisième conclut le volume par une méditation sur l’unité ecclésiastique retrouvée. Tandis que les Églises d’Orient, épuisées par les divisions, se réconcilient avec Rome, l’Occident chrétien, uni au Pontife romain, civilise les peuples barbares et pose les fondements de la société médiévale.

Dans ces pages, Rohrbacher déploie une vision magistrale de l’histoire divine. Son style allie la rigueur de l’historien à la ferveur du croyant. Il fait voir comment, de la ruine des empires, Dieu fait surgir une civilisation nouvelle : l’Europe chrétienne. L’Église y apparaît non comme un vestige du passé, mais comme la mère d’un monde régénéré.

Ce tome illustre à merveille la conviction centrale de l’auteur : l’histoire du monde est l’histoire de l’Église. Sous les coups du temps et des nations, elle demeure inébranlable, témoin de la vérité, instrument de la Providence, et source de toute renaissance spirituelle et sociale.