Satan et Cie

Publié en 1888, Satan et Cie est l’un des témoignages les plus virulents contre la franc-maçonnerie au XIXe siècle. Paul Rosen, se présentant comme ancien Très Illustre Souverain Grand Inspecteur Général du 33e et dernier degré, affirme lever le voile sur l’ensemble des secrets maçonniques, de leurs objectifs aux rituels les plus cachés.

L’ouvrage s’articule autour de l’idée que la franc-maçonnerie n’est pas seulement une société secrète mais une véritable force organisée visant à la destruction de l’ordre social chrétien et du catholicisme. L’auteur détaille les grades et les fonctions internes des loges, en expliquant leur rôle dans la diffusion de doctrines hostiles à la foi et à l’autorité traditionnelle.

Rosen dénonce une « glorification » de multiples vices : athéisme, anarchie, vengeance, perversion morale, hypocrisie, naturalisme et culte satanique. Il relie ces éléments à un plan global qu’il qualifie d’« association universelle » destinée à renverser toute structure sociale fondée sur le christianisme.

L’ouvrage puise dans des documents internes et des rituels que l’auteur présente comme authentiques, et inclut des illustrations de costumes, d’insignes et de symboles utilisés par les loges. Rosen relie l’histoire de la franc-maçonnerie à des traditions occultes plus anciennes, qu’il voit comme les sources spirituelles de ses pratiques.

La dimension polémique est renforcée par la volonté affichée de répondre à l’encyclique pontificale Humanum Genus (1884), dans laquelle le pape Léon XIII mettait en garde contre la franc-maçonnerie. Rosen affirme ainsi prolonger et illustrer les avertissements du Saint-Siège par des preuves concrètes.