L'ennemie sociale

Histoire documentée des faits et gestes de la franc-maçonnerie de 1717 à 1890 en France, en Belgique et en Italie

Publié en 1890, L’ennemie sociale est l’un des grands classiques de la littérature antimaçonnique catholique. Paul Rosen, ancien franc-maçon parvenu au 33ᵉ degré, met au service de l’Église et de la vérité ses connaissances de l’intérieur d’une organisation qu’il qualifie de « puissance occulte » hostile à la foi et à l’ordre social chrétien. Son ouvrage, approuvé et recommandé par le pape Léon XIII, propose une enquête minutieuse sur l’histoire, les méthodes et les ramifications internationales de la franc-maçonnerie.

Dans une première partie, Rosen retrace la naissance de la franc-maçonnerie moderne à Londres en 1717, son importation en France et son adaptation aux réalités politiques du pays. Il met en évidence les étapes de son implantation, ses luttes internes, ses divisions et ses alliances opportunistes, tout en montrant comment ses loges furent mobilisées pour influencer les grandes révolutions et réformes politiques.

Il consacre ensuite un important développement à l’exploitation de la franc-maçonnerie en France, analysant ses objectifs, sa stratégie de recrutement, ses moyens financiers et ses interventions dans les domaines de l’éducation, de la presse et de la politique. Il dénonce également la guerre idéologique menée contre l’Église catholique, à travers la sécularisation des institutions et la lutte contre l’enseignement religieux.

La deuxième partie aborde l’action maçonnique en Belgique, depuis ses débuts jusqu’à la fin du XIXᵉ siècle. Rosen montre comment les loges belges ont travaillé en lien étroit avec leurs homologues françaises, tout en développant une influence propre sur les structures de l’État et la vie publique. Il évoque des figures marquantes, des loges célèbres et des campagnes anticléricales coordonnées.

Enfin, la troisième partie analyse la franc-maçonnerie en Italie, dans le contexte de l’unification nationale. Rosen y voit l’un des moteurs idéologiques et organisationnels du Risorgimento, avec un rôle déterminant dans la sécularisation et la lutte contre le pouvoir temporel du pape.

L’ensemble de l’ouvrage se veut à la fois historique, documentaire et apologétique. Il s’appuie sur de nombreuses sources, témoignages et documents internes, tout en proposant une lecture catholique des événements. Par son ampleur et sa précision, L’ennemie sociale demeure une référence pour comprendre l’opposition entre la franc-maçonnerie et l’Église à la fin du XIXᵉ siècle.