Les Impossibilités, ou les libres penseurs désavoués par le simple bon sens

Dans cet ouvrage percutant, Mgr Pierre-Louis Parisis s’adresse directement aux libres penseurs du XIXe siècle, qu’il confronte non pas d’abord à la théologie ou aux dogmes, mais à la logique même du bon sens humain. En démontrant qu’il existe des « impossibilités » fondamentales dans leur manière de concevoir le monde — impossibilité de nier la distinction du bien et du mal, de refuser la liberté humaine, de nier une sanction morale ou la survie de l’âme — il réduit à néant les prétentions rationalistes d’une époque en crise. Parisis procède pas à pas, écartant l’erreur par l’évidence naturelle, avant d’en appeler à la Révélation pour compléter ce que la raison ne peut atteindre seule.

L’auteur rappelle que la libre pensée, livrée à elle-même, sombre dans le scepticisme universel, nie la possibilité même d’une certitude morale ou religieuse, et ouvre la porte au relativisme le plus dévastateur. Pourtant, Parisis montre que Dieu, ayant parlé, n’a pu laisser Sa parole sans gardien : d’où la nécessité d’un magistère infaillible. L’Église enseignante, selon lui, est ce moyen choisi par Dieu pour transmettre et protéger la Vérité.

L’ouvrage insiste aussi sur les limites de la raison naturelle : elle ne peut découvrir ni le contenu de la sanction morale ultime, ni les moyens sûrs de parvenir à notre fin dernière. C’est donc à la Révélation divine, accueillie par la foi et transmise par l’Église, que l’homme doit s’en remettre. Chaque chapitre dévoile ainsi une erreur des libres penseurs, démontée avec clarté, sans emphase inutile, mais avec la fermeté d’un prélat conscient de la gravité du combat doctrinal de son temps.

Ce livre demeure un modèle d’apologétique catholique classique : simple, net, fondé sur la raison droite et l’expérience humaine. Il s’adresse autant au croyant désirant raffermir sa foi qu’à celui qui, troublé par les doutes modernes, cherche une voie vers la lumière. Mgr Parisis rappelle que si Dieu existe — et il est absurde de penser le contraire — alors Il a nécessairement parlé, et Il a nécessairement fondé une Église pour perpétuer sa Parole. La libre pensée, en refusant ce fondement, se détruit elle-même.