Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme

Juan Donoso Cortés, penseur espagnol du XIXe siècle, propose dans cet ouvrage une synthèse percutante entre la philosophie politique, la théologie et la critique sociale. Pour lui, toute crise politique est d’abord une crise théologique : derrière les idéologies modernes se cachent des erreurs spirituelles profondes. Le libéralisme est présenté comme un compromis instable, un entre-deux fragile entre vérité et erreur. Selon Donoso Cortés, il n'est ni logique ni durable, car il tente d’unir l'inconciliable : la foi et le rejet de Dieu.

Le socialisme, quant à lui, n’est que l’aboutissement extrême du rejet de la transcendance, une réponse erronée à des maux bien réels. L’auteur met en évidence l’origine commune de ces deux courants dans le rationalisme, l'orgueil humain, et la négation du péché. L’Église, en revanche, possède à ses yeux la clé de l’ordre véritable, car elle enseigne la vérité sur l’homme, sa liberté, sa chute, et sa rédemption.

À travers une série de chapitres solidement argumentés, Donoso explore les dogmes catholiques comme fondement du vivre-ensemble, oppose la vision chrétienne de la liberté à celle des modernistes, et démontre que la Providence divine est le seul garant d’un ordre social juste. Il aborde la chute des anges, le péché originel, la transmission de la faute, la peine et la solidarité humaine, dénonçant l’incohérence des écoles libérales et socialistes qui prétendent expliquer le monde sans Dieu.

Ce livre est une critique en règle de la modernité et de ses prétentions à l’autosuffisance. En proclamant que seul le Christ et son Église détiennent la vérité ultime, Donoso Cortés livre un acte de foi d’une rare intensité, mais aussi un avertissement solennel : une société qui se coupe de Dieu court à sa perte. Cet essai demeure d’une actualité saisissante à l’heure où les fondements chrétiens de la civilisation sont remis en cause.