La Démocratie chrétienne

Dans La Démocratie chrétienne, Mgr Henri Delassus s’élève avec clarté et fermeté contre les illusions dangereuses nées de la tentative de concilier la doctrine catholique avec les principes démocratiques modernes. Loin d’être une synthèse viable, cette fusion idéologique engendre, selon lui, une contradiction insurmontable : l’autorité divine ne peut cohabiter avec la souveraineté populaire érigée en dogme. L’auteur démontre que la démocratie chrétienne, au lieu de sanctifier les institutions modernes, les vide de toute substance surnaturelle, en les enracinant dans l’immanence et la négation de toute transcendance.

Mgr Delassus analyse l’évolution historique des idées révolutionnaires depuis 1789, en montrant comment le langage chrétien a été détourné pour justifier une politique contraire à l’ordre divin. Sous prétexte de justice sociale, de liberté ou de fraternité, les démocrates-chrétiens prônent en réalité un humanisme sans Dieu, dangereux pour l’âme et destructeur pour la société. Le culte de la volonté populaire est, à ses yeux, une idolâtrie moderne qui nie l’objectivité du bien et la loi naturelle.

À travers une argumentation fondée sur la doctrine traditionnelle, les encycliques pontificales et l’histoire récente de l’Église, l’auteur met en garde les fidèles contre une infiltration idéologique qui mine la foi de l’intérieur. Il montre que l’Église, gardienne de la vérité révélée, ne peut se compromettre avec des systèmes nés du rejet explicite de Dieu. Toute tentative d’acclimater le catholicisme au régime démocratique moderne revient à renier sa mission surnaturelle.

En définitive, ce petit ouvrage constitue une synthèse magistrale des dangers doctrinaux et sociaux de la démocratie chrétienne. Il plaide pour une restauration de l’ordre chrétien fondé sur la souveraineté de Dieu, la hiérarchie légitime, la charité surnaturelle et la soumission des lois humaines à la loi divine. Loin d’être un manifeste politique, c’est un acte de fidélité à la tradition catholique et un appel à la vigilance contre les séductions du siècle.