Le mal social - Tome 2

Après avoir vigoureusement combattu les manifestations extérieures du mal social dans le premier tome (médias, école laïque, franc-maçonnerie, etc.), Don Sarda y Salvany consacre ce second volume à la critique du relâchement intérieur des catholiques eux-mêmes, là où le poison libéral s’infiltre sous des apparences de fidélité.

Le chapitre inaugural, « Le laïcisme catholique », dénonce cette compromission si fréquente dans les milieux prétendument orthodoxes, où l'on conserve les rites sans l'esprit, où l'on professe la foi mais sans cohérence avec la vie publique. Don Sarda y voit une forme insidieuse de trahison, bien plus pernicieuse que l’hostilité déclarée. Cette critique s’étend à « l’esprit paroissial », qui devient un enfermement lorsqu’il ne débouche pas sur un véritable engagement missionnaire. Le danger ici est de confondre routine et fidélité.

L’auteur appelle ensuite à redécouvrir la grandeur du « sacerdoce domestique », rôle irremplaçable du père chrétien comme chef spirituel de son foyer. Il rappelle que c’est dans la cellule familiale que se transmet la foi, non dans des abstractions idéologiques ou de vains congrès. De là découle logiquement l’importance de l’« apostolat séculier » : le devoir pour chaque laïc, et non seulement pour le clergé, d’être un témoin actif du Christ dans le monde.

L’ouvrage se clôt sur un épilogue solennel et combatif, dans lequel Don Sarda y Salvany exhorte à une foi intégrale, cohérente, non négociable. Il s’insurge contre les compromissions doctrinales, les catholiques timorés, les élites tièdes qui renoncent à transmettre la Vérité dans son intégrité. Pour lui, la lutte ne sera victorieuse que si les laïcs cessent de s’en remettre uniquement à l’institution, et prennent eux-mêmes part au combat, dans leurs familles, professions et engagements sociaux.

Ce deuxième tome est une interpellation vigoureuse, un cri d’alarme mais aussi d’espérance : tout chrétien fidèle peut encore renverser les forces dissolvantes de la modernité, pour peu qu’il le veuille réellement. L’appel lancé ici est plus actuel que jamais, alors que les illusions du catholicisme libéral continuent de séduire des âmes sincères mais mal formées. Un texte fort, clair, et toujours d’actualité pour ceux qui refusent les demi-mesures.