Catéchisme sur le modernisme d'après l'Encyclique Pascendi Dominici Gregis de S.S. Pie X

Publié en 1907, le Catéchisme sur le modernisme par l’Abbé J.B. Lemius, prêtre et théologien catholique, est une explication claire et structurée de l’encyclique Pascendi Dominici Gregis de Pie X, qui condamne le modernisme comme une hérésie. Ce livre, d’environ 400 pages, précédé d’une lettre du cardinal Merry del Val, vise à vulgariser la critique du modernisme pour les fidèles et le clergé. Divisé en trois parties, il adopte un style didactique pour exposer les erreurs, causes et remèdes de ce courant jugé dangereux pour la foi.

Dans la première partie : Les erreurs modernistes, l'abbé Lemius détaille les idées condamnées par l’encyclique. Il commence par la philosophie moderniste, marquée par l’agnosticisme (rejet de la connaissance de Dieu par la raison) et l’immanence (dogmes issus de l’expérience intérieure). Les modernistes, selon lui, réinterprètent l’origine des religions, les dogmes, le culte et l’Église comme des constructions humaines évolutives, niant leur caractère divin et immuable. En tant que croyants, ils privilégient l’expérience personnelle sur la tradition. Comme théologiens, ils adoptent un symbolisme qui relativise les vérités de la foi. En historiens ou critiques, ils soumettent les Écritures à une analyse rationaliste, tandis qu’en apologistes, ils adaptent la foi aux idées modernes. En réformateurs, ils prônent une Église démocratique, séparée de l’État, menant, selon Lemius, vers l’athéisme.

La deuxième partie : Causes du modernisme identifie les racines de ces erreurs. Les causes morales incluent l’orgueil et une curiosité mal orientée, poussant les modernistes à rejeter l’autorité ecclésiastique. Les causes intellectuelles reposent sur une fascination pour les philosophies modernes, comme le kantisme ou le positivisme. L'Abbé Lemius dénonce aussi les artifices de diffusion du modernisme : publications ambiguës, réseaux d’influence et stratégies pour masquer leurs idées hétérodoxes.

La troisième partie : Remèdes, propose des solutions tirées de Pascendi. L'auteur insiste sur des règles strictes pour les études théologiques, la formation des professeurs et la censure des lectures dangereuses. Il recommande l’interdiction des congrès modernistes, la surveillance des journaux et la création de conseils de vigilance. Les évêques sont appelés à jouer un rôle central pour contrer ces idées, en veillant à l’orthodoxie dans leurs diocèses.

En conclusion, l'abbé Lemius réaffirme que l’Église, loin de s’opposer au progrès scientifique véritable, condamne uniquement les dérives qui menacent la foi. Ce catéchisme, incisif et accessible, s’adresse aux catholiques soucieux de défendre l’orthodoxie face aux défis de la modernité, offrant une synthèse percutante de la lutte antimoderniste de l’Église au début du XXe siècle.