L'année liturgique - Tome 15 - Le temps apres la Pentecôte - Tome 6

Le quinzième et dernier tome de L’Année liturgique clôt l’immense fresque spirituelle de Dom Guéranger consacrée au cycle annuel du culte romain. Il rassemble l’ensemble du Propre des Saints du mois de novembre, depuis la solennité de la Toussaint jusqu’à la fête de saint André, en passant par les commémorations des Défunts, la Dédicace des basiliques et les grandes figures hagiographiques associées à la fin de l’année liturgique. Le lecteur y découvre un ensemble dense, largement structuré autour de l’espérance chrétienne et du regard eschatologique propre au mois de novembre.

Le volume s’ouvre sur les méditations dédiées à la Toussaint. Dom Guéranger y expose la portée doctrinale de la victoire des élus, la communion des saints, et la place unique de cette solennité dans l’économie du salut. Suivent les développements sur la Commémoration de tous les fidèles défunts : offices des morts, structure des matines et des laudes, symbolisme de la Messe des Morts et signification de l’absoute. On y retrouve l’exactitude liturgique propre à l’école de Solesmes, servie par une profonde dimension pastorale.

La progression du mois fait apparaître l’enchaînement des fêtes de confesseurs, de papes martyrs, de vierges et de docteurs ; chacune est replacée dans son contexte historique, théologique et liturgique. Parmi ces figures se détachent saint Charles Borromée, saint Martin de Tours, saint Josaphat, sainte Gertrude, saint Grégoire Thaumaturge, sainte Élisabeth de Hongrie, sainte Cécile, saint Clément ou encore saint Jean de la Croix. L’auteur puise abondamment dans les sources patristiques et hagiographiques pour éclairer l’usage romain.

L’étude de la Dédicace des Églises, célébrée le dimanche suivant l’octave de la Toussaint, constitue un sommet doctrinal : Dom Guéranger montre comment la consécration des édifices renvoie à la consécration intérieure de l’âme et à la construction du Corps mystique. À cela s’ajoute la fête de la Dédicace du Très Saint Sauveur (Saint-Jean-de-Latran), traitée avec une grande précision historique.

Le tome comprend également une relecture du cycle quotidien des Heures : Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies sont présentées dans leur structure propre au temps après la Pentecôte, accompagnées de notes sur l’usage bénédictin et romain. Le lecteur y trouvera un guide éclairant pour comprendre la cohérence de la prière publique de l’Église.

Par la densité de ses notes, son érudition et son regard contemplatif, ce dernier volume devient une porte d’entrée vers la synthèse générale de l’œuvre. L’unité du calendrier liturgique y apparaît dans sa lumière propre : le temps de l’Église, nourri par la mémoire des saints et la prière pour les défunts, conduit le fidèle vers la contemplation du Christ Roi, sommet du cycle annuel.

Ainsi, novembre se présente comme un mois de conclusion et d’espérance. L’ouvrage en développe les riches nuances, invitant à vivre ces jours avec une conscience accrue de la charité, de la communion des âmes et de la fidélité au culte divin. Pour tout lecteur engagé dans la liturgie traditionnelle, ce tome offre une synthèse magistrale et un guide sûr.