Histoire partiale, histoire vraie - Tome 3

Ce troisième tome de l’œuvre monumentale de Jean Guiraud, Histoire partiale, histoire vraie, s’attache à rétablir la vérité historique sur l’Ancien Régime, souvent caricaturé dans les manuels républicains du début du XXe siècle. En historien rigoureux, Guiraud confronte les accusations de fanatisme et d’intolérance faites à l’Église et à la monarchie française à la réalité des faits et des sources.

La première partie est consacrée à la question protestante : l’Édit de Nantes, les révoltes des huguenots, la politique de Louis XIV et la Révocation. Guiraud y montre, contre les légendes tenaces, que la tolérance religieuse fut souvent mise en péril par les ambitions politiques des protestants eux-mêmes, et que la Révocation, loin d’être un simple acte de fanatisme, s’inscrit dans une logique d’unité nationale et religieuse.

Il aborde ensuite la question financière du clergé sous l’Ancien Régime : impôts, dîme, décimes, don gratuit. Loin d’être un corps privilégié vivant sur le dos du peuple, l’Église apparaît, chiffres à l’appui, comme un pilier économique contribuant largement aux charges publiques et au soulagement des pauvres.

Les chapitres suivants développent une étude passionnante sur les biens ecclésiastiques et leur destination. Guiraud rappelle que les biens d’Église furent, pendant des siècles, au service des pauvres, des malades, des enfants abandonnés et des voyageurs. Les ordres hospitaliers et charitables — de Saint-Antoine, Saint-Lazare, Saint-Jacques ou encore les Quinze-Vingts — témoignent de cette œuvre immense de miséricorde.

L’auteur consacre également plusieurs chapitres à la charité sous l’Ancien Régime, aux congrégations religieuses, aux hôpitaux généraux et à la sollicitude constante du clergé envers les malheureux. Il réfute les accusations de passivité sociale en montrant au contraire que l’Église fut pionnière dans les œuvres de secours, d’éducation et même de progrès social.

Enfin, Guiraud consacre la dernière partie à l’instruction populaire avant la Révolution, démontrant l’importance des écoles paroissiales, des congrégations enseignantes et des initiatives locales du clergé dans toutes les provinces de France. Bien avant Jules Ferry, l’enseignement du peuple était déjà largement assumé par l’Église.

Ce volume, d’une érudition remarquable, constitue une réponse argumentée à l’histoire anticléricale diffusée par les manuels laïques. Par son travail critique et documenté, Jean Guiraud rend à l’Église de France la place historique qui lui revient dans la formation de la nation et la promotion de la charité et de l’éducation.