Dans ce traité à la fois scientifique et apologétique, l’Abbé Alphonse Joseph Lecomte s’attaque de front aux postulats darwiniens appliqués à la psychologie humaine. Plus précisément, il critique l’ouvrage de Darwin sur l’expression des émotions, dans lequel ce dernier prétend démontrer la continuité physiologique et comportementale entre l’homme et l’animal. Ce que Darwin présente comme des lois générales — association des habitudes, antithèse des mouvements, actions réflexes du système nerveux — est ici soumis à un rigoureux examen critique.

L’ouvrage est structuré en trois grandes parties : une première d’exposé objectif des thèses darwiniennes, une seconde d’analyse critique, et une troisième qui s’attache à examiner les implications philosophiques et anthropologiques de ces théories dans le cadre du transformisme. À chaque étape, l’auteur confronte les assertions de Darwin à la réalité observable, aux données de la psychologie, de la physiologie, et à l’enseignement catholique sur l’homme.

L’Abbé Lecomte démontre que les mécanismes invoqués par Darwin pour expliquer l’origine des émotions chez l’homme (rire, pleurs, rougeur, hérissement, etc.) manquent de base expérimentale solide et relèvent souvent d’analogies douteuses ou d’interprétations forcées. Il met aussi en lumière les limites méthodologiques de Darwin, notamment son recours à des photographies d’aliénés ou à des observations d’animaux dans des contextes inadaptés.

En bon apologète, Lecomte insiste aussi sur l’incompatibilité fondamentale entre l’idée d’une évolution animale des émotions et la conception chrétienne de l’homme doté d’une âme raisonnable, libre et immortelle. L’ouvrage se termine par une réfutation du lien prétendu entre langage corporel et évolution biologique, et par une défense vigoureuse de la spécificité irréductible de l’homme.

Ce livre s’adresse autant aux lecteurs intéressés par la controverse scientifique autour du darwinisme qu’à ceux qui veulent comprendre, sous un angle catholique, les enjeux anthropologiques et moraux de ces débats. Il constitue un témoignage précieux de la résistance catholique face aux théories matérialistes du XIXe siècle, et reste aujourd’hui un outil pertinent pour la critique du scientisme contemporain.